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Faire des factures. Etre compositeur en freelance
:
(article adapté aux déficients visuels) 


Cet article est également proposé aux personnes voyantes à l'adresse :
Etre compositeur freelance version bien-voyants



Afin de toucher une rémunération pour un travail de composition, vous devez établir à votre client une note d'auteur : c'est une facture. Pour pouvoir facturer, le mieux est de vous enregistrer en tant que compositeur en freelance, c'est à dire travailleur indépendant.

La première chose à faire est de vous inscrire au centre des impôts. Puis lorsque vous facturerez, il faudra reverser des cotisations sociales à l'AGESSA (Association pour la GEstion de la Sécurité Sociale des Auteurs).

Suivons ces 2 étapes :

1) Première étape : s'enregistrer au Centre des Impôts :

Renseigner un formulaire P0i (en .pdf) qui est téléchargeable à partir du lien ci-dessous :

Formulaire POi pour s'enregistrer en tant qu'artiste indépendant

Le formulaire devant être imprimé sur papier puis renseigné en écriture noire, l'aide d'un personne voyante est à envisager.

Il faudra ensuite renvoyer ce papier au centre des impôts dont vous dépendez.
Après 2 ou 3 semaines d'attente, vous recevrez un certificat de votre enregistrement comme artiste indépendant, accompagné d'un numéro SIRET que vous reporterez dans vos prochaines factures. 

Attention, l'encadré n°9 (options fiscales) du formulaire P0i propose des choix pas évidents à comprendre. Voici quelques précisions (chiffres de 2010) :

BIC : A priori, les BIC ne concernent pas les compositeurs freelance.

BNC (Bénéfices Non Commerciaux) : si vous pratiquez une activité intellectuelle scientifique (médecine) ou créative (la composition, l'écriture) tout en étant votre propre patron. Le compositeur de musique est donc bien concerné. Mais attention : ne sont pas concernés les musiciens qui chantent ou qui jouent en concert (qui touchent des cachets). J'insiste sur le fait qu'il doit s'agir d'un travail d'auteur, de création morale et intellectuelle.


- Régime spécial BNC (ou micro BNC) :

Faire ce choix si vous pensez que la création musicale vous rapportera moins de 32000 euros dans l'année. C'est un régime qui ne demande pas la tenue d'une comptabilité (il faudra juste garder un double de vos factures).
Ensuite, lors de votre déclaration de revenus (les impôts), il vous faudra calculer la somme d'argent que vous aurez perçue dans l'année grâce à la composition musicale. Cette somme sera à indiquer dans la
case HQ du formulaire 2042 C (un formulaire complémentaire au 2042 classique que tout le monde reçoit). Les impôts vous feront alors un abattement de 34 % (pour vous dédommager des frais rencontrés, comme l'achat de matériel, de logiciels, les frais de transports etc.)


- Déclaration contrôlée (engagement sur 2 ans)

Ce régime devient obligatoire si vous touchez plus de 32000 € HT dans l'année grâce à la création musicale. On peut tout de même opter pour le régime de la déclaration contrôlée avec des revenus musique inférieurs à 32000 euros.

L'avantage de ce statut est que vous effectuez vous même la soustraction de vos frais réels. Or cette soustraction peut très bien dépasser l'abattement de 34 % si vous avez investi dans du matériel musique, une campagne de promotion, un loyer pour votre studio etc. 

En revanche, une comptabilité est à entretenir mais elle n'est pas très compliquée. Il suffit de conserver les preuves d'achats correspondant à  vos frais professionnels, ainsi que les factures que vous avez faites à vos clients.  En mars de chaque année, le Centre des Impôts envoie un formulaire 2035 qu'il faut remplir (toujours en noir) en indiquant les recettes de l'année et en soustrayant les dépenses. On peut d'ailleurs obtenir un résultat négatif (un déficit). Sur le 2035 figure le lieu et le délai pour le renvoi.
Et toujours, concernant la déclaration d'impôts du mois de mai, il restera à recopier ce résultat dans l'imprimé 2042 C, case "Revenus imposables" ou case "Déficit" le cas échéant.

Bon à savoir : Je viens de voir sur un site officiel qu'en choisissant la déclaration contrôlée, vous êtes imposé réellement sur 125 % de vos bénéfices (au lieu de 100 %). Si vous voulez être imposé sur 100 %, il faut adhérer à une AGA : Association de Gestion Agrée. C'est payant (autour de 200 ou 300 euros par an) mais les AGA donnent de bons conseils et valident votre comptabilité.

 Consulter une liste d'Associations de Gestion Agréée


- TVA : franchise en base (travailler sans demander de TVA) :

Vous pouvez choisir la franchise en base de la TVA si vous considérez que vous ne dépasserez pas les 32000 euros de chiffre d'affaire annuel. Il suffit juste de  facturer votre musique avec un montant Hors Taxe, et de mentionner  « TVA non applicable, article 293B du CGI » en bas de la facture. Avec ce système, nous n'encaisserez donc pas de TVA, mais du coup vous n'aurez pas à la reverser au centre des impôts. Au delà du seuil des 32000 euros, la TVA doit obligatoirement être appliquée sur vos factures.

- TVA : Réel simplifié ou Réel normal :

Opter pour le Réel simplifié ou Réel normal (qu'importent les revenus de l'année) si vous voulez encaisser de la TVA à 5,5 % sur vos factures. Cette TVA devra être reversée à l'Etat une fois par an (il me semble mais je ne suis pas sûr) si vous avez choisi Réel simplifié, ou alors à chaque trimestre si vous avez opté pour le Réel normal.

Astuce : en réalité si vous encaissez une TVA à 5,5 %, vous ne redonnerez qu'une partie de cette TVA à l'Etat. En effet, sur ce que vous devrez reverser aux impôts, vous pourrez  déduire toute la TVA à 19,6 % de vos achats professionnels. Il est donc, à mon avis, toujours intéressant d'opter pour l'application de la TVA dans vos factures.

Pour résumer la TVA :
Pas de TVA encaissée : pas de TVA à reverser à l'Etat (c'est logique).
Une TVA encaissée : une TVA "pas totalement" reversée à l'Etat. Il y a donc un petit bénéfice à se faire.


2) Deuxième étape  : éditer une facture et devenir naturellement assujetti à l'AGESSA (à qui l'on reverse les cotisations sociales) :


Une facture peut se faire à partir d'un logiciel de traitement de texte.

Outre les coordonnées (les vôtres et celles du client) et la description du travail effectué, on y indique le montant brut (qui est égal au montant Hors Taxe si vous n'appliquez pas la TVA, ou qui est égal au montant TTC si vous appliquez une TVA à 5,5 %).

A partir de ce montant brut, il vous faudra déduire les cotisations sociales.
L'ensemble de ces cotisations s'appelle le précompte.

Le calcul du précompte se fait de toute manière à partir des chiffres Hors Taxe, comme ci-dessous :
  • Assurance maladie maternité et veuvage : 0,85 % du montant Hors Taxe.
  • CSG : 7,5 % de 97 % du montant Hors Taxe.
  • CRDS : 0,5 % de 97 % du montant Hors Taxe.
J'insiste bien : tout ça est à soustraire du montant brut. Ce précompte devra être envoyé à l'AGESSA directement par votre client. Et par cette démarche, vous serez "naturellement" assujetti à l'AGESSA. Attention, le client devra en plus débourser de sa poche 1 % du montant Hors Taxe : ça s'appelle la contribution du diffuseur.

Le reste (le montant net) vous revient.

Pour faire simple, votre client établit deux chèques différents :

- Un premier chèque à envoyer à l'AGESSA, correspondant au précompte de votre facture (Assurance Maladie maternité et veuvage, CSG, CRDS) plus la contribution du diffuseur (1 %)
- Un deuxième chèque qui vous est envoyé, correspondant au montant net : montant brut moins le précompte.

Trois documents (.pdf) à remplir puis à donner à votre client :
A savoir : lorsque vous aurez atteint un certain seuil annuel de revenus musicaux (autour de 7800 euros), l'AGESSA pourra gérer votre couverture sociale. Assujetti, vous deviendrez affilié.

N'hésitez pas à poser vos questions sur le site de l'AGESSA


Tanguy Follio, avril 2010
Blog : www.compositeur-arrangeur.com/blog
Site Officiel : http://tanguyfollio.free.fr


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